Slum Kids Tome 1 de Petit Rapace

A chaque nouvelle BD du Label 619, je suis curieux parce que je sais que je vais découvrir un nouveau talent. Je suis également ravi parce que je sais que je vais découvrir une histoire qui tentera de me prendre aux tripes. Et je suis enchanté car j’aime me faire embarquer par un auteur dans son univers. Et avec Slum Kids je n’ai pas été déçu, je ne le suis d’ailleurs rarement avec ce label.
Slum Kids c’est avant tout une ambiance. Une ambiance de décharge, de bidonville, une ambiance puante et cruelle. On y suit le quotidien de 3 gamins, les Microbes, composés de Eingyi, Lombric et Bambi. Ce quotidien n’est qu’un combat pour la suivie, car le monde ne leur fait pas de cadeau. Entre les vols, les meurtres, la drogue et les viols, il n’y a pas de place pour l’enfance. Les enfants se rêvent d’être des hommes dont l’incarnation n’est que la violence. Heureusement, Bambi est là pour veiller sur eux, considérée comme une maman, elle est plutôt une humaniste, un guide. Bien sûr que le monde n’est que violence, mais faut-il répondre à la violence par la violence ? Parfois oui pour survivre, mais souvent non pour mettre fin à cette boucle infernale.


Malheureusement pour les Microbes ils apprendront tout ça à leur dépend, étant eux même victimes et bourreaux. La BD ne nous épargne rien sur les sorts des habitants du bidonville. Il faut se méfier de l’enrobage cartoon du récit, l’œuvre n’est pas destinée à tous les yeux, en effet, elle est plutôt réservée à un public très averti.
Avec ces images chocs, Petit Rapace nous montre la violence sans détour, on peut voir et sentir la colère et le désespoir de ses jeunes, mais on peut également apercevoir si on regarde bien de la tendresse et de l’amour.


Pour ma part j’ai beaucoup aimé Slum Kids, tout d’abord pour l’ambiance, le dynamisme de l’action, mais également par son discours. Petit Rapace nous livre ici une œuvre tendre, humaniste profondément optimiste malgré les événements décrits dans la BD. Car en effet, même dans la pire des décharges, en fouillant bien, on peut découvrir un dragon en excellent état.
A noter que l’on peut également retrouver l’univers de Slum Kids dans le tome 2 de Lowreader que je n’ai malheureusement pas lu.